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Syrie: situation tendue entre forces kurdes et jihadistes dans une prison


Mardi 25 janvier 2022 à 11h07

Hassaké (Syrie), 25 jan 2022 (AFP) — Les forces kurdes soutenues par les Etats-Unis tentent de resserrer l'étau mardi autour des jihadistes retranchés dans une prison du nord-est de la Syrie, tandis que les efforts s'intensifient pour mettre un terme sans effusion de sang aux affrontements qui durent depuis cinq jours.

Plus d'une centaine de membres du groupe Etat islamique (EI) avaient pris d'assaut jeudi la prison de Ghwayran à Hassaké (nord-est), l'une des plus grandes abritant des jihadistes en Syrie, avec des camions piégés et des armes lourdes.

"Les forces kurdes tentent de resserrer l'étau autour des combattants jihadistes qui se sont terrés dans le côté nord de la prison," a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Il a précisé que les Kurdes procédaient à des opérations de fouilles et qu'ils progressaient lentement dans la prison de peur que des combattants de l'EI ne se cachent dans l'établissement.

Selon un nouveau bilan établi mardi par l'OSDH, 166 personnes ont été tuées en cinq jours de combats entre forces kurdes et jihadistes -- 114 jihadistes, 45 combattants kurdes et sept civils.

Certains des prisonniers de l'EI à l'intérieur de l'établissement ont déjà été transportés par bus vers d'autres centres de détention ces dernières heures, mais il n'a pas été précise combien étaient restés à l'intérieur de la prison.

Plusieurs mineurs détenus dans la prison ont été transférés lundi, selon l'OSDH.

"Si un accord pour un éventuel échange n'est pas conclu, il y aura un massacre, des centaines de personnes seront tuées", a estimé M. Rahmane.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, n'ont pas confirmé les informations selon lesquelles plusieurs gardiens étaient détenus par des combattants de l'EI.

Les FDS opérant sous couverture des forces aériennes de la coalition internationale menée par Washington ont déployé des unités d'élite et des véhicules blindés à l'intérieur et autour de Ghwayran, une ancienne école reconvertie en centre de détention très surpeuplé.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.